L'histoire ne se répète pas pour la carte à puce. Ce marché qui avait été terriblement touché en 2001 par l'explosion de la « bulle » high-tech ne devrait pas être affecté outre mesure par la crise économique actuelle. Moins dépendant que par le passé du secteur des télécoms (grande consommatrice de cartes SIM pour téléphones mobiles), le monde de la carte à puce devrait, selon les résultats d'une récente étude du cabinet Eurosmart, être surtout porté par la croissance des nouveaux services financiers comme le paiement sans contact et du développement des applications sécuritaires comme le passeport électronique. Les relais de croissance sont là pour les grands fabricants de cartes à puce (Gemalto, Oberthur, G&D...).
Au total, il devrait se vendre entre 4,4 et 4,6 milliards de cartes à microprocesseurs cette année dans le monde, contre un peu moins de 4,2 milliards l'an dernier. Les cartes SIM se taillent toujours la part du lion, mais la croissance des ventes sera plus faible que prévu avec 3,3 et 3,5 milliards d'unités cette année, contre 3,6 milliards attendus précédemment. Elle devrait tout de même être comprise entre +3 % et +9 % par rapport à 2008, grâce à la forte demande des pays émergents et des nouveaux types de forfaits d'abonnement sur les marchés matures. Les ventes mondiales de téléphones mobiles devraient, elles, baisser d'environ 8 % en volume cette année. Ce qui montre une nouvelle fois que le marché des cartes SIM est plus dépendant de l'évolution du nombre d'abonnés aux services mobiles que des ventes de terminaux.
Mise en oeuvre de standards complexe
Dans le secteur des services financiers, les cartes bancaires absorberont encore cette année plus de 21 % des cartes à puce produites dans le monde : les ventes devraient progresser de 15,5 % grâce à la poursuite du déploiement du standard international EMV (Europay MasterCard Visa) mais surtout à la croissance des paiements sans contact. Selon Eurosmart, le nombre de cartes de paiement sans contact devraient atteindre les 100 millions d'unités d'ici à la fin de l'année, toujours selon le cabinet d'études. En France, le mouvement a notamment été initié par la grande distribution. Dans ce domaine, comme dans celui du paiement sans contact par téléphone mobile, la complexité de l'établissement de standards a retardé le développement des applications. Mais le déploiement d'envergure de cette nouvelle technologie est à présent sur les rails.
Enfin, dans le secteur des cartes d'identité, passeport et autres applications gouvernementales ou liées à la santé, « la sécurité, y compris le confort apporté par l'usage de documents de voyage sécurisés, devient un facteur de développement », souligne l'étude qui estime à 160 millions le nombre de cartes liées à ces applications qui devraient être commercialisées cette année.